24 março 2003

VITAMEDIAS
Le sentiment illusoire d'une guerre en temps réel: Très encadrés, 600 journalistes sont «incorporés» dans des unités. Pour les indépendants, il est difficile de travailler.
Car tous les journalistes, pour obtenir leur «incorporation», doivent s'engager, par écrit, à rester aussi flous que les images saccadées et pixélisées souvent retransmises par vidéophone. «Il est notamment proscrit, parmi la liste d'une cinquantaine d'obligations, de préciser le lieu, l'heure et les circonstances précises des images filmées», rappelle une journaliste tchèque. La liberté d'action est réelle («on peut interviewer sans relâche les militaires, filmer les avions, etc.», rappelle une embedded), mais encadrée. Des embedded ont d'ailleurs décidé de quitter les rangs de leur affectation. Car ils sont soumis à un embargo et doivent faire valider, en principe, leurs reportages avant de les transmettre. «Quand nous, presse écrite, devons faire valider un papier avant de l'envoyer, les télés, elles, envoient en direct par satellite, analyse un journaliste du Financial Times. Cette guerre consacre plus que jamais l'écrasante domination des télévisions.» [...]
Les autres journalistes, ceux qui n'ont pas pu ou pas voulu être «intégrés», sont badgés unilatéral. Indépendants, donc. Pas question de leur faciliter leur entrée dans le sud de l'Irak. Officiellement, pour des raisons de sécurité. C'est encore plus vrai depuis samedi et la dramatique disparition d'une équipe de la télévision anglaise ITN, qui n'était pas embedded (lire ci-contre).
«Vous risquez votre putain de vie si vous passez la frontière», rappelait samedi au Koweït un porte-parole de l'armée britannique. Et de sermonner : «La guerre n'est pas un jeu. C'est dangereux, très dangereux.» Samedi soir, un porte-parole de l'armée américaine s'est quasiment emporté : «Si vous croyez que le rôle de l'armée américaine est, comme aujourd'hui, d'aider des journalistes pris entre deux feux, vous vous trompez !» Pas moins de quatre équipes auraient «appelé à l'aide» la seule journée de samedi.
No quiet on the western front: Media coverage of the current war will be more comprehensive than ever before. But it's not that governments don't want to halt the flow of information [...] - just that they can't